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05/11/2016

Refondons nos institutions

Communiqué

Nous vous informons de la parution aux éditions Lanore du dernier livre de Gérard-David Desrameaux intitulé Refondons nos institutions, d’une monarchie républicaine à une démocratie républicaine. Cet ouvrage sera disponible en librairie et en ligne à compter du 9 novembre 2016.

 

Dans ce livre, Gérard-David Desrameaux fait le constat que les institutions de la Ve République ne permettent plus d’assurer la stabilité et le bon fonctionnement de la vie politique française.

Il préconise de substituer à l’actuelle monarchie républicaine (système hybride alliant parlementarisme et présidentialisme) une authentique démocratie républicaine en procédant d’une part à une refondation de notre système politique et d’autre part à une révision importante de notre Constitution sans pour autant passer de la Ve République à une VIe République.

1 - La refondation du système politique doit, selon l’auteur, s’articuler autour de quatre axes fondamentaux :

- Mettre un terme au clan contre clan et développer la culture du consensus en ayant recours à des majorités d’idées, voire de projets ;

- Réaliser un pluralisme effectif en constitutionnalisant un mode de scrutin fondé sur la représentation proportionnelle ;

- Substituer aux primaires sauvages un troisième tour à l’élection présidentielle, le premier tour faisant office d’une élection primaire institutionnalisée et généralisée.

- Réhabiliter la politique, gouverner étant l’art du possible au service de l’intérêt général.

2 - La révision de la Constitution devrait donner le jour à un modèle français de régime présidentiel s’appuyant sur une meilleure représentation des courants de pensée et sur un recadrage des rapports entre les différents pouvoirs publics, permettant à la fois une revalorisation de la fonction présidentielle et une démocratisation de nos institutions.

Cet ouvrage intègre la version révisée de la Constitution de 1958 proposée par l’auteur.

 

                                                                        

 Docteur d’Etat en science politique, Conseiller d’Etat honoraire, politologue et ancien chargé de mission à l’Elysée de 1981 à 1991, Gérard-David Desrameaux assure à l’ICES depuis de nombreuses années un cours consacré à la vie politique et institutionnelle sous la Ve République.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés notamment à l’Europe, à la démocratie, à François Mitterrand, au droit électoral et à la science politique.

 

 

 

01/05/2016

Une situation inquiétante

Editorial

L’Europe se délite. Les inquiétudes d’hier étaient justifiées. Peu à peu, les faits s’ajoutant aux paroles et aux actes témoignent de la faiblesse dans laquelle se trouve aujourd’hui le clan des partisans d’une construction européenne pouvant déboucher sur la naissance d’une authentique puissance européenne.

J’observe, et ceci est plus inquiétant encore, que nombre d’avocats de la constitution d’une Europe plus unie, plus soudée, plus politique n’ont pas une claire vision de ce que sous-entend et implique le concept même d’une Europe souveraine, concept que je défends pour ma part depuis de nombreuses années.

Mais aujourd’hui, et ceci est encore plus grave, une question doit être posée prioritairement et appelle une réponse rapide : est-il encore possible, encore temps, pour les plus ardents défenseurs de la cause des peuples européens, de sauvegarder l’essentiel de ce qui a été accompli par les générations précédentes puisque force est de constater que celle qui est aux responsabilités ou l’a été dans un passé récent a laissé se déliter un grand projet par manque de conviction ou de volonté si ce n’est des deux à la fois.

La foi en la construction européenne n’est pas en effet leur credo. Trop de femmes et d’hommes ont laissé se ternir l’image d’une Europe puissance faite de citoyens unis dans la diversité préférant privilégier une Europe fondée moins sur les valeurs que sur la conquête permanente de nouvelles parts de marché. A trop vouloir élargir sans approfondir, ils ont éloigné les peuples et ont distendu les liens qui les unissaient les uns aux autres alors que le projet européen devait rapprocher et rassembler.

Depuis des années, nous sommes un certain nombre à appeler de nos vœux un sursaut. Il tarde à venir et il se fait désormais bien tard !

 

Gérard-David Desrameaux

02/02/2016

Hommage à une avocate de la cause européennne

J’ai suffisamment dénoncé depuis de nombreuses années le manque de courage et de volonté en faveur du projet européen de la part des femmes et hommes politiques pour ne pas rendre ici hommage à une femme de conviction, Madame Marielle de Sarnez, qui vient, dans le cadre du Club de la Presse d’Europe 1 du 28 janvier 2016, de mettre en avant un certain nombre d’idées que nous partageons pour l’essentiel.

C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité reproduire certains passages de cette intervention, à savoir ceux reproduits par le Mouvement démocrate sur son propre site, même si je dois constater que la bande son était plus percutante et le message plus complet et convaincant (notamment sur l’Europe des trois cercles préconisée par François Mitterrand et le fait qu’il n’y avait plus de président de la République vraiment européen depuis la disparition de ce dernier).

Gérard-David Desrameaux

 

 Extraits de l’intervention de Mme Marielle de Sarnez lors du Club de la Presse d’Europe 1 du 28 janvier 2016

Schengen 

"Il y une irresponsabilité de l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement qui est consternante. Aucune anticipation, aucune stratégie politique, aucune vision pour la gestion des réfugiés et des migrants qui sont deux gestions qui devraient avoir une réponse différente, or on a mêlé les deux. Donc, aujourd’hui la commission européenne pointe du doigt la Grèce qui lui explique qu’elle n’a pas fait son travail et qu’alors ils vont sortir de Schengen. Si on considère que Schengen existe à ce moment-là la frontière de la Grèce ce n’est pas seulement la frontière de la Grèce. C’est la frontière de l’Union européenne. Et les responsables de cette frontière qui doivent faire en sorte qu’elle soit contrôlée afin de pouvoir réguler sont les chefs d’Etat qui composent l’Union européenne. Sinon, l’Union Européenne va se défaire. Jamais les défis n’ont été aussi lourds de toute l’histoire européenne : la crise migratoire, la crise des réfugiés, et on peut y ajouter le Brexit, le Grexit. Nous n’avons jamais autant attendu de réponses de l’Europe car, en effet, cela ne peut être que des réponses européennes. Nous ne pouvons pas avoir uniquement que des réponses nationales sur ces questions. Il faut évidemment contrôler les frontières mais cela doit être une responsabilité partagée par tous les membres de l’Union Européenne. Comment voulez-vous que les grecs fassent front tous seuls ?

De plus, nous ne pouvons pas déléguer la gestion de nos frontières aux Turcs. Nous devons avoir des gardes côtes aux frontières européennes et les contrôler comme toutes les grandes puissances du monde. Il faut aussi réguler le flux des réfugiés politiques et regarder qui peut éventuellement prétendre au droit d’asile. L’Europe doit accueillir des réfugiés mais cela doit se faire correctement sinon ce sont les réfugiés qui vont le payer encore plus. Les pays du monde entier doivent accueillir des réfugiés, pas seulement l’Europe.

Le problème est que les chefs d’Etat annoncent ce qu’ils vont faire mais n’agissent pas et ne prennent pas de décisions. Avant, il y avait un axe franco-allemand qui était un moteur, or il n’existe plus. François Hollande et Angela Merkel sont pris dans des querelles et des questions intérieures.

Nous n’avons jamais eu autant de scepticisme envers l’Europe et de populisme mais ces gens-là savent au fond que les réponses ne peuvent être qu’européennes. Ils attendent des réponses au niveau européen. Ce n’est pas si compliqué de mettre près de 2000 à 3000 personnes pour protéger les frontières, d’envoyer plus de 3 ou 4 bateaux pour surveiller les frontières, que ce n’est pas à la Turquie de surveiller nos frontières, d’harmoniser la politique du droit d’asile et de réformer la convention de Dublin.  Je suis allée voir dans les camps de réfugiés et il me semble qu’il est possible de faire les demandes d’asile dans ces mêmes camps plutôt que de le faire une fois sur le territoire européen et ainsi risquer la vie de leurs enfants. Il faut aussi régler la crise de la Syrie. Il faut doter Frontex d’un réel budget  et chacun des pays membres de l’union européenne doit y contribuer. Le seul contrôle des frontières n’est pas la solution unique.

La France doit prendre sa part de responsabilité et doit être à l’initiative. Or, ce n’est pas le cas.  Nous pouvons agir !"

Le Brexit

« Il ne faut pas céder au chantage des Britanniques. Cameron joue avec tout ça, en disant :

« Vous allez voir ce que vous allez voir ». Écoutez on a qu’à voir. Les anglais ont fait défaire l’UE depuis des années, si ils veulent partir qu’ils partent. Je ne dis pas que je suis pour. Je dis que si ils veulent partir qu’ils partent. Il y a un moment où il faut qu’ils acceptent le jeu, la règle, des solidarités. On ne peut pas être dehors et dedans. »

L’Union Européenne et l’élargissement

« D ‘autre part je pense que la question de l’élargissement est une vraie question. Ce qui manque dans l’Europe, c’est que les citoyens ne se sentent pas au fond partenaires de ce qui se passe, ils ne voient pas la démocratie.

Il faut une Europe avec des cercles et d’ailleurs pourquoi pas mettre un jour la Turquie dans un cercle plus large qui soit le cercle d’un marché ou du commerce. Mais pas dans l’Union Européenne.

Plus personne ne porte de projets, plus personne n’a de vision. Quand ni la France, ni l’Allemagne ne portent un projet c’est lourd pour l’Union européenne.

Il faut une zone euro renforcée, c’est à dire qu’il faut de l’intégration européenne dans le cadre d’une zone euro. C’est logique de le faire avec les pays qui ont une monnaie commune. On a fait la monnaie sans faire la coordination du reste.

Si on pouvait claquer des doigts pour que ça se passe, je vous dirais claquons des doigts. Je crois que nous avons raison de penser cette construction comme un noyau dur qui doit aller vers davantage d’intégration fiscale, économique, sociale. Ça ne se fait pas parce qu’il n’y a pas la volonté de le faire, ça ne se fait pas parce qu’à 28 on a du mal à décider. 

L’Europe, c’est éternel, et l’Union Européenne existera parce que dans la réalité des choses on ne pourra répondre à un seul des problèmes dont nous avons parlé tout à l’heure si on ne le fait pas ensemble. Imaginez qu’on puisse séparément régler les problèmes des guerres, des flux de migrants, des déstabilisations, des flux de réfugiés, de la crise de confiance économique et sociale sans faire les choses ensemble, c’est raconter des histoires.

Il y a un manque de courage et de vision. La vision est à court terme, personne ne regarde ce qu’on peut faire dans 6 mois, un an. Il n’y a pas d’anticipation, on ne prévoit pas les choses. On ne porte pas de projets. »